fév 282008

road-to-riches-320x241Jean-Michel Vernochet, ancien journaliste du Figaro, analyse les enjeux de l’indépendance du Kosovo et développe les arguments des opposants à la sécession de la population albanophone. Il considère que celle-ci a été voulue et organisée de longue date par les USA qui souhaitaient disposer d’un point d’appui pour leurs forces armées qui soit proche de la mer Noire et de ses oléoducs, ainsi que de la Mer Caspienne, enjeu géostratégique majeur.Entretien avec Jean-Michel Vernochet,  le 20 février

extraits

A partir de 1997, les américains vont soutenir, vont équiper, vont organiser l’UCK. C’est un secret de polichinelle. (…) En Bosnie, les américains ont permis le transfert de certains jihadistes en provenance d’Afghanistan, qui sont venus prêter main forte aux islamistes bosniaques. Autant l’Islam était modéré en Bosnie et au Kosovo, autant l’Islam s’est radicalisé depuis le milieu des années 1990. il n’y avait pas seulement les américains, mais aussi les alliés des américains qui envoyaient des combattants, les turcs, les saoudiens. Ils envoyaient à la fois des combattants et des fonds. Il y avait aussi des iraniens qui ont prêté main forte.

Les américains ont soutenu l’UCK car ils voulaient s’implanter durablement dans la région, comme ils l’ont fait en Afghanistan.

(GIF)

Pipeline AMBO

Il y a un corridor énergétique, essentiellement des oléoducs, qui doivent partir de la Bulgarie, sur la mer Noire, pour aboutir en Méditerranée en Albanie. Donc il faut sécuriser cette région.

Il faut à la fois surveiller ce couloir énergétique essentiel. Ce couloir, d’où vient-il ? Du bassin de la mer Caspienne. Avec cette base arrière avancée, les américains pourront contrôler l’espace aérien du bassin de la Caspienne.

Le Kosovo « Etat Mafieux, » ce n’est pas une formule journalistique, c’est une réalité. L’Albanie, le Kosovo, posent de lourds problèmes de sécurité à l’échelle européenne.

L’Afghanistan produisait 180 tonnes d’opium en 2001, 8200 tonnes aujourd’hui. La plus grosse filière passe à travers l’Iran, la Turquie, l’Albanie et le Kosovo.

Ce sujet n’est pas abordé par la grande presse, mais il est réel, documenté.

La sagesse était de reconnaître l’intangibilité des frontières. Nous avons subverti cette règle, nous avons introduit le chaos dans les relations internationales.

Dans le cas du Kosovo c’est bien, dans le cas de la Corse cela serait mal. Je ne crois pas qu’il s’agisse d’un raisonnement qui puisse tenir très longtemps.

On découvre avec l’indépendance du Kosovo l’existence de la base américaine Bondsteel. C’est une véritable ville de 25 mille hommes [A l’intérieur du camp, il y a un autre camp qui a été qualifié – peut être de manière un peu polémique – de Guantanamo kosovar…

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