avr 232010

Symbole fort, représentatif d’un débat qui prend de plus en plus d’importance au sein de la société espagnole, la Faculté des Sciences Biologiques de l’université de Valence a rendu publique le 19 avril dernier une déclaration dans laquelle elle revendique une opposition franche à la corrida et aux spectacles tauromachiques. Cette prise de position fait écho à la proposition de la Generalitat Valenciana, à savoir les institutions autonomes de gouvernement, de déclarer la corrida « Patrimoine d’intérêt culturel ».

Dans sa déclaration, la Faculté des Sciences Biologiques valencienne met en avant l’apport essentiel que représentent les recherches biologiques dans la compréhension des relations homme/animal. Ainsi, les études du comportement, des capacités cognitives et du système nerveux des animaux ont démontré que ces derniers sont des êtres sensibles, affirmation par ailleurs reconnue explicitement dans la législation européenne. Preuve illustrant ces arguments, la Faculté rappelle que ce n’est pas un hasard si les recherches pour le développement de médicaments analgésiques ou de traitements palliatifs à la douleur en médecine humaine reposent précisément sur l’expérimentation animale, s’appuyant sur « la continuité évolutive entre l’homme et les animaux ». Elle ajoute que « les taureaux éprouvent de la douleur, du stress et de la souffrance, présentant des caractéristiques similaires à celles des êtres humains ».

Bien que reconnaissant l’importance du patrimoine culturel « à condition qu’il n’existe pas de principes prépondérants justifiant son extinction », la Faculté défend l’idée que les traditions changent et que les pratiques considérées comme acceptables il y a encore quelques années sont actuellement illégales ou éthiquement parlant inacceptables. Or, considérant que la sphère universitaire se doit d’interagir avec le reste de la société, elle entend faire entendre sa voix.

L’opposition de cette cellule universitaire aux corridas et à tout autre spectacle mettant en scène des mauvais traitements sur animaux, et à leur prise en compte comme « Patrimoine d’intérêt culturel » est un acte fort, l’université de Valence étant l’une des plus importantes de l’Espagne. En outre, capitale de la Communauté valencienne située au sud de la Catalogne, Valence se positionne comme la troisième ville d’Espagne. Nombreuses sont les associations de défense du respect animal à souhaiter que cette prise de position soit adoptée par le reste de l’Université de Valence ainsi que par les autres Facultés biologiques et vétérinaires de l’Espagne. Mais elles espèrent surtout que cette déclaration pèsera notablement si ce n’est sur le débat au Parlement catalan, du moins sur les démarches taurines visant à faire inscrire la corrida au Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO.

Cécile Cassier

 Source : http://www.echo-nature.com/inf/actu.cgi?id=4190

3 Réponses to “Corrida : les universitaires espagnols prennent part au débat”

  1. [...] Ce billet était mentionné sur Twitter par Corbeau Jaune. Corbeau Jaune a dit: C. Cassier: ceux qui expérimentent sur les animaux donnent un argument de taille contre la corrida (!!) http://tinyurl.com/2v495qj [...]

  2. Rudolph dit :

    Je suis perplexe…
    Cet article nous apprends que les animaux souffrent… personnellement je n’en ai jamais douté, mais si j’étais un taureau, je ne sais vraiment pas quel traitement je choisirais.
    Une mort ignominieuse dans un quelconque abattoir, dont les cris entendu à l’extérieur et les trop rare vidéos sur la question me laisse écœuré.

    Ou la mort toute aussi ignominieuse au soleil dans l’arène ou je pourrais au moins essayer de culbuter le pantin de lumière…

    et je ne parle pas de tous les animaux torturés sans les laboratoires, médicaux, soin de beauté et que sais-je.

    La corrida je ne suis jamais allé en voir une et je les trouves stupides et malsaines, mais je ne commencerais pas par cela.
    C’est rare et même très rare, mais certains taureau sont gracié, il me semble que c’est le terme, ( comme s’ils pouvaient être coupables) il n’existe pas de grâce dans les abattoirs qui débitent les côtelettes du rayon boucherie.

    Mais peut être que commencer par la fin fera avancer les chose!
    On ferait peut être mieux de devenir végétarien, Non?

    • Plutarque dit :

      Commentaire tout à fait pertinent. L’opposition à la corrida est une excellente chose et vouloir avoir une position plus cohérente en refusant toute exploitation est encore une meilleure position. Comme le dit Rudolph, les animaux ne veulent ni finir dans une arène ni dans un abattoir. Ils ne veulent pas se faire tuer en aucune circonstance.
      Faire le choix de manger aucun animal et de ne pas participer à leur exploitation relève d’une vraie démarche de respect pour les intérêts des animaux.

      Il faut également savoir que les diverses autorités, notamment catalanes, se positionnent contre la corrida AUSSI parce qu’il s’agit d’une tradition culturelle espagnole et cherchent à s’en démarquer afin d’accentuer d’avantage leur volonté d’indépendance.
      Corrida Basta !

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